« L’âme des plantes se développe sous l’action du soleil, […] en se développant elle se multiplie ; car chaque graine de la semence renfermée dans le calice des fleurs est un globule de lumière. »
(M. Franck, Dictionnaire des Sciences Philosophiques).
Un luminaire, une fleur de lumière. Le Calla, connu également sous le nom de Zantedeschia ou encore d’Arum des fleuristes, pousse en Europe et dans plusieurs parties du monde. À l’extrémité d’une tige fine et nue, se développe, en forme d’étendard, la spathe, une grande feuille florale, jaune à l’extérieur, blanche à l’intérieur. Par son dessin circulaire, il englobe à sa base un élégant chaton de fleurs monoïques, le spadice, contribuant par les reflets de son jaune vif, à relever la tonalité de la spathe. Le calla mesure de trente centimètres à un mètre dans sa hauteur globale.
Au moment où le spadice commence à poindre hors de son enveloppe, une chaleur se dégage, elle augmente pendant quatre à cinq heures. Le Calla reçoit, à la lumière, des couleurs plus radieuses, un parfum affiné, une vigueur surprenante ! La teinte de la feuille florale se décline dans des nuances de blanc, de rose et de pourpre.
Pour un être vivant comme la fleur, la lumière, les rayons du soleil sont vitaux. Sans cela elle ne pourrait se développer et vivre. C’est pourquoi, elle se positionne toujours dans un sens propice à la meilleure absorption des photons. Tout au long de la journée le Calla suit le déplacement du soleil, de la lumière.
Dans une démarche de biomimétisme, qui m’est proche et me semble particulièrement fructueuse, je me suis laissé convaincre par le Calla. Ce procédé de création, à mi-chemin entre le monde réel et l’imagination, a pour vocation de régénérer les liens rompus entre la Nature et l’Homme. Montrer le monde vivant dans toute sa vivacité, traduire plastiquement les courbes montrant l’évolution du temps, les formes représentant la force de la Nature. Le design organique prend directement inspiration dans le vivant. À travers ce processus, mon but est de donner de l’émotion à l’utilisateur en reprenant les formes naturelles qui me fascinent. La vivacité graphique de ces formes innombrables m’impose de les adapter au design industriel en lui ajoutant une part de poésie et de lyrisme. Puiser dans l’organicité donne une présence à l’objet qui semble vivre à son tour.
Le dessin des courbes de la lampe Calla est directement inspiré de cette fleur-ci. La sensibilité que je porte aux formes vivantes m’entraine instinctivement à penser à des produits utiles à la personne. Le Calla a des caractéristiques fortes, elle se positionne en fonction de la lumière pour vivre. La lampe Calla, haute de ses soixante et onze centimètres, s’oriente pour qu’à son tour l’utilisateur puisse vivre, s’appliquer à ses tâches en toute humilité. Objet vivant par ses formes, Calla est ludique, l’utilisateur, petit ou grand, positionne la spathe de la lampe dans le sens propice à la meilleure réflexion de la lumière sur son activité. La luminosité intense du spadice de la fleur est comparable à l’ampoule fluo-compacte. L’illumination des petites fleurs du spadice et de la poudre fluorescente de l’ampoule est réelle. Un réseau est créé par les fleurs du spadice tout comme le tube en hélix de l’ampoule.
Une interaction émotive est engendrée par l’emploi de la lampe-fleur, Calla, pour s’éclairer. Le luminaire joue le rôle du soleil, l’utilisateur celui de la fleur dans le but unique de vivre.